Le Morse n’a survécu que dans la radio amateur, où il est entretenu par une communauté de fans fidèles. Le plus grand club de télégraphie européen, le Arbeitsgemeinschaft Telegrafie (AGCW-DL e.V.), compte environ 2300 membres. En collaboration avec le Club allemand des radioamateurs (DARC e. V.), il a été reconnu comme patrimoine culturel national et a déposé une demande auprès de l’UNESCO pour que la télégraphie en Morse soit reconnue comme patrimoine culturel mondial.
Les radioamateurs pratiquent le Morse notamment par tradition et parce que ce mode d’exploitation comporte un certain « aspect sportif », afin d’améliorer constamment leurs capacités d’écoute et de communication. Cela va du QSO CW mené de main de maître, aux compétitions à grande vitesse. De nombreux diplômes de radioamateur peuvent être obtenus exclusivement en CW, en plus d’autres modes d’exploitation, ou sont d’emblée décernés uniquement en tant que diplôme de télégraphie.
L’argument selon lequel un QSO en CW est encore possible là où la radiotéléphonie a échoué depuis longtemps ne doit pas nécessairement être invoqué. Il n’est plus valable à l’époque où les modes numériques permettent encore d’entendre et de voir les signaux en dessous du bruit. Mais cette comparaison n’est pas non plus appropriée – car dans le QSO en CW, le défi réside dans la performance et les capacités personnelles de l’opérateur, comparables à celles d’un musicien qui maîtrise son instrument.
Michel F5JDB